Ça fait quoi des RH ? Avez-vous déjà entendu cette question ? Moi oui. Souvent. En fait, parfois c’est plus subtil. « Ah oui les RH ; ça organise des partys de Noël, ça fait du recrutement et ça décore pour l’Halloween. » Je prends toujours ça en riant quand j’entends des affaires comme ça et en même temps, j’avoue que je prends rarement la peine d’approfondir. Notre monde est trop complexe pour être expliqué en 2-3 phrases simples. Eh bien c’est aujourd’hui qu’on démystifie ça ! On part l’année sur de bonnes bases ok ? Alors, ça fait quoi des RH, concrètement ?
Définir et structurer les rôles, les responsabilités et le cadre du travail
Quand on part en affaires, on est souvent seul. Puis on grandit et on a besoin de structure, de cadres, de règles. Le mandat des ressources humaines, en partenariat avec les gestionnaires et les employés, est de créer une structure adéquate et à l’image de l’entreprise. On définit d’abord les emplois de chacun, leurs rôles et responsabilités. Puis on établit des politiques, des processus, des façons de faire. Les politiques et processus varient selon les besoins et les enjeux de l’entreprise.
Par exemple, on peut bâtir la structure salariale, prévoir des programmes de santé et sécurité au travail, instaurer un code de conduite, un code vestimentaire, une politique de télétravail, des jours de congés/maladies/vacances. On peut aussi planifier et organiser la gestion de la performance, des compétences, de la discipline, etc. En gros, on met des limites de vitesses et des signes routiers pour assurer un équilibre et une équité à l’intérieur des organisations.
Identifier les besoins de main d’œuvre, puis attirer et fidéliser les candidats
Les employés sont la clé de toute organisation. Les ressources humaines identifient, avec les gestionnaires, les besoins de main d’œuvre en fonction des budgets annuels et des projets à venir. « On a besoin de monde. » Super, mais est-ce qu’on a l’argent ? Ensuite, il faut trouver les candidats, parce que malheureusement pour les employeurs, les candidats ne postulent plus sur les postes, il faut les chasser ! Il faut les convaincre de changer de travail alors qu’ils en ont déjà un. Et ils changent rarement quatre trente sous pour une piastre ! Donc il faut les motiver avec de bonnes conditions de travail, un environnement différent, un horaire flexible, etc. On doit les convaincre que le gazon est plus vert chez nous.
Et finalement, il faut les accueillir, les former, les motiver, les aimer. Dans notre jargon, on parle de marque employeur. Qu’est-ce qui fait rayonner notre entreprise auprès des employés et futurs candidats ? Qu’est-ce qui nous rend unique ? (Un beau sujet pour un prochain article !)
Définir, planifier et répondre aux besoins de formation et de planification de la relève
Une fois qu’on a des employés, on doit les former à nos concepts, nos standards et nos exigences de rendement. On a la responsabilité de les faire grandir, de les faire cheminer et de les faire rêver. « C’est quoi le prochain niveau ? Je fais comment pour m’y rendre? » C’est là qu’on peut planifier l’avenir de l’organisation en fonction des mouvements de main d’œuvre. Prévoir les coups d’avance. Créer de la polyvalence, de la richesse, de la valeur. Il ne faut pas attendre que David, notre meilleur technicien à l’ingénierie, change de poste ou même quitte l’entreprise pour montrer aux autres comment faire son job. Et quand il part en vacances, il mérite d’être en vacances pleinement. Pas de se faire appeler à Cuba pour savoir comment on change le parcours du robot de découpe du DTA (ce n’est pas grave si tu n’as pas compris cette phrase, c’est voulu).
En langage RH, on parle de gestion des compétences et de planification de la relève.
Accompagner, conseiller, soutenir, guider, outiller, former, coacher (et j’en passe !) les gestionnaires
On ne se mentira pas, ce n’est pas tout le monde qui est né gestionnaire. Derrière chaque bon gestionnaire, il y a une bonne RH ! Bon ok, j’en mets un peu, je prêche pour ma paroisse là ! Les ressources humaines accompagnent les gestionnaires dans leurs relations avec les employés, les syndicats, les autres départements. On est là pour rappeler les Lois du travail, les politiques, les processus, les conventions collectives, mais aussi pour ramener à l’essentiel ; l’humain.
En résumé
C’est vrai qu’on aime ça organiser des partys de Noël. Même s’ils sont bien plus efficaces s’ils sont organisés par un comité social incluant des membres des autres départements.
C’est aussi vrai qu’on est souvent accessibles, qu’on a l’air disponibles. En fait, on est des canards. On court ben vite en dessous de l’eau (on gère 1000 dossiers en même temps), mais on a toujours l’air calme et disposé à vous écouter.
C’est même vrai qu’on prend souvent les tâches connexes, celles que personne ne veut vraiment. Comme commander le café, acheter des cartes de souhaits (fêtes, départs, embauches, etc.), décorer les bureaux pour les fêtes, amener des muffins le vendredi. On fait ça parce qu’on aime les gens et qu’on veut par-dessous tout que les employés soient heureux au travail. Pas parce qu’on manque de travail. Mais parce qu’une de nos missions est de valoriser un environnement de travail sain et positif.
C’est sûr que j’en oublie, alors j’ajoute : et toutes autres tâches connexes.